Risques psychosociaux : ceux qui en souffrent, ceux qui en parlent, ceux qui en vivent et ceux qui en meurent…

Il ne se passe pas un jour sans que les médias évoquent les risques psychosociaux et leurs conséquences, stress, burn-out, suicides… Mais savent-ils tous exactement ce dont ils parlent ? Que peut-on dire de ce qu’on n’a ni vécu ni simplement approché ?

Et c’est là le problème. Comme dans bien d’autres domaines, la réalité dépasse très largement la théorie…

Il y a ceux qui en souffrent, généralement en silence et dans l’indifférence générale, victimes qui finissent par se sentir coupables, faute de trouver des appuis dans leur environnement professionnel et familial, par crainte aussi d’importuner, de déranger voire d’être mal jugés et mis à l’écart.

Il y a ceux qui en parlent, les uns avec pudeur et discernement, parce qu’ils en ont été victimes et s’en sont sortis, ou que c’est leur métier, les autres, les plus nombreux, avec détachement et sans compassion, parce que « ce n’est pas leur problème » et qu’ils ne veulent surtout pas que ça le devienne, ou que ce n’est qu’un sujet de conversation parmi d’autres…

Il y a ceux qui en vivent, professionnels qualifiés mais aussi parfois charlatans avérés, de plus en plus nombreux si l’on se fie à la multitude de sociétés, cabinets et officines, créés ces dernières années, dont les risques psychosociaux sont le fonds de commerce.

Il y a enfin ceux qui en meurent, de plus en plus nombreux, incapables de résister à l’absence d’attention à leur égard, aux effets tout aussi destructeurs que ceux de la violence des pressions qu’ils subissent, dont l’objectif, souvent inavoué mais aussi, dans certains cas, annoncé avec cynisme, est d’obtenir leur « mort professionnelle ».

Or la « mort professionnelle » programmée, si la personne à qui on la destine ne trouve pas en elle-même, dans son entourage et dans la Justice, les ressources et les soutiens suffisants pour s’y opposer, peut fort bien se transformer en mort tout court.

Alors, les discours du genre « on ne savait pas » ou « si on avait su », quand la réalité était « on ne veut pas savoir », ne sont plus d’aucune utilité…

Gabriel Paillereau

Copyright epHYGIE juillet 2012

Photo GP – Tous droits réservés

 

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